Rechercher dans ce blog

13/12/2009

Les voiliers, aujourd'hui


-  Les voiliers de transport de marchandises : après leur complète disparition pendant plusieurs décennies, des essais ont été faits récemment pour démontrer la possible rentabilité de cette activité, dans le cadre des préoccupations écologiques actuelles. 
   En 2009, deux Brestois, Guillaume Le Grand et Diana Mesa (d'origine colombienne) ont fondé la TransOceanic Wind Transport (TOWT), une société de transport à la voile. Cette société regroupe les activités de plusieurs bateaux.Les fêtes nautiques comme celles de Brest et de Douarnenez permettent à des voiliers, comme par exemple Bessie Ellen, de vendre des marchandises qu'ils ont transporté, du vin par exemple. Le brick-goélette Tres Hombres en est à sa deuxième traversée aller-retour de l'Atlantique ; il a notamment rapporté des Antilles du rhum et du chocolat. La Malouine, de retour des Antilles en juin 2013, a pris au passage une cargaison de thé des Açores ; le seul thé européen,  totalement "bio". Le Michel-Patrick a récemment transporté une cargaison de vin à Londres. Évidemment, ce sont des gouttes d'eau dans l'océan des pétroliers et porte-conteneurs géants, mais pourquoi cela n'inciterait-il pas des armateurs à faire construire de grands bateaux mus (au moins partiellement) par la force du vent, devenant peu à peu rentables, suite à l'enchérissement inéluctable des carburants ?

- Les voiliers de croisière pour passagers actifs : C'est le cas de nombreux voiliers de taille moyenne ou grande : les passagers sont des "stagiaires" (trainees, en anglais, comme sur les voiliers précédents) qui participent à la vie du bateau (manœuvre, navigation, entretien courant, cuisine, etc) dans la mesure de leurs moyens et de leurs connaissances (ex. le Belem). Le personnel de service est réduit au minimum (souvent, seulement un cuisinier). Marins professionnels et équipiers payants font partie du même équipage, le temps d'une sortie ou d'une croisière, des liens nouveaux peuvent se créer. Même si les marins professionnels peuvent manœuvrer seuls, le navire, le "coup de main apporté par les stagiaires peut alléger leur tâche, du moins pour tire sur les bouts.
Selon les cas, les passagers
peuvent s'inscrire individuellement, ou alors en groupe déjà constitué (charter). Certains bateaux privilégient les contacts entre gens en difficulté et personnes "sans problème", jouant un rôle efficace de réinsertion (les bateaux du Père Jaouen, comme le Bel Espoir, par exemple). D'autres, comme les Anglais Lord Nelson et Tenacious, sont accessibles aux handicapés. Les plus grands de ces navires appartiennent à une fondation (Belem, Lord Nelson), à un armement (Étoile Marine qui gère  Étoile du RoyÉtoile Molène, Étoile de France, etc...), à une ville (Brest possède La Recouvrance). Le patron des bateaux moyens peut être un salarié, mais est souvent son propriétaire (Nébuleuse, Sant C'hireg, Bro Warok, etc); nombreux voiliers anglais, allemands ou hollandais, parfois regroupés en "compagnies" comme Frisian sailing).


- Les voiliers associatifs sont en général moyens ou petits. Ceux de taille moyenne nécessitent un équipage professionnel d'un ou deux marins, mais les petits se contentent de plaisanciers compétents. Les sorties sur ces bateaux sont accessibles aux membres des associations qui les gèrent, dans la mesure des places disponibles. Ce sont aussi des membres actifs qui assurent l'entretien courant et les petites réparations, mais les gros travaux nécessitent, sur un bateau en bois, la présence d'un charpentier professionnel. Exemples La Cancalaise, La Granvillaise, Pauline, Cap Sizun, Marche Avec, etc...

- Les voiliers privés sont les plus nombreux parmi les petits bateaux. De nombreux yachts de luxe sont aussi des bateaux privés.
- Certains bateaux, trop fatigués pour naviguer ou dont la totale remise en état serait trop coûteuse, sont conservés en musée ; soit en cale sèche (par exemple le Victory à Portsmouth, le Cutty-Sark à Londres), soit à flot. Ils peuvent alors être visités. Certains sont transformés en restaurants, comme Moshulu à Philadelphie. D'autres ont été construits pour servir de musée et ne sont pas certifiés pour une véritable navigation maritime (voiliers hollandais comme l'Amsterdam  : ce sera aussi peut-être (hélas...)  le sort de l'Hermione.
Des bateaux plus petits sont transformés en habitation fixe (house-boats). Nombre de beaux voiliers ont fini leur carrière ainsi, avant d'être abandonnés. Certains, comme Mariquita, ont été sauvés in-extrémis.
Enfin, certains bateaux en construction sont, ou ont été,  utilisés comme musées où on montre les techniques anciennes ; c'est le cas de l'Hermione, à Rochefort, ou de Batavia Hafen à Lelystad aux Pays-Bas (on peut y voir le Batavia, terminé, et le Zeven Provincien, en construction), ou encore du musée du Port-Rhu à Douarnenez (on y a construit, de 2009 à 2012, la réplique d'un langoustier).

On peut aussi préciser que certains anciens voiliers de travail (ou des répliques) se livrent à des reconstitutions des techniques de l'époque où ils travaillaient (pêche aux lignes traînantes, pêche au chalut à perche, pêche à la drague, ou reconstitution du chargement et du déchargement de marchandises lors de fêtes). Mais cela reste toujours des activités de loisir.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire